L’Europe unie

A l’origine l’idée d’une Europe unie a comme toutes les idées fondatrices un caractère utopique et pratique, ses racines remontent aux luttes pour l’indépendance qui se sont déroulées au XIXe siècle.

Le caractère républicain nécessaire à cette idée fut envisagé pour la première fois par Giuseppe Mazzini, cette pensée domine depuis de nombreuses décennies, mais on ne peut pas dire que l’écart entre utopie et action pratique se soit réduit dans la construction d’une Europe unie au cours des vingt-cinq dernières années bien que d’importantes décisions unificatrices aient été prises, et ce à différents niveaux.

Dans l’histoire, ce sont généralement les moments de crise qui imposent des tournants jusqu’alors reportés par paresse ou par le sens naturel de la préservation. Il est clair que si nous voulons sérieusement une Communauté européenne efficace et souveraine, il est nécessaire de faire des choix radicaux et courageux comme Enrico Letta et Mario Draghi nous le recommandent dans leurs analyses et leurs propositions commandées au niveau du Conseil européen.

Le Forum des Entreprises et de l’Innovation du Palais Farnèse s’est tenu les 30 et 31 mai dans les salons de l’Ambassade de France, ce forum a travaillé pour l’approfondissement des relations et des connaissances entre l’Italie et la France, dans un secteur où l’Hexagone a développé de bonnes pratiques et un travail très important qui pourraient aider au développement de la Tech italienne.

Le Manifeste conjoint Italie-France sur l’innovation et la Call4Ideas « Super Sapiens Europe » sont destinés à créer un écosystème d’innovation concret entre l’Italie et la France, ils sont le résultat de l’action du Board Innovation mis en place par IREFI c’est la base concrète sur laquelle nous allons travailler à partir d’aujourd’hui.

L’Union des talents de l’Italie et de la France doit agir avec conviction à partir des thèmes de l’innovation liés à notre avenir et doit apporter des bénéfices au niveau bilatéral ainsi qu’au reste de l’Europe. Au lieu de poursuivre une improbable unanimité, cette Europe devra peut-être développer des axes plus dynamiques qui seront capables d’unir les différents bilatéralismes, car ceux-ci naissent toujours de motivations concrètes issues de l’économie de la culture ou de la proximité géographique.

En tout état de cause, tous les intérêts nationaux, sans exception, sont appelés à faire un pas en arrière, sous peine de perdre leur place et celle de l’Europe face à des concurrents moins talentueux et moins traditionnels, mais plus efficaces et plus riches en ressources. 

Fabrizio Maria Romano, Président de l’IREFI