« Les SMR représentent une évolution des technologies nucléaires existantes », a-t-elle déclaré, soulignant que ces réacteurs, en plus de produire de l’électricité, peuvent fournir de la chaleur pour soutenir les processus industriels qui sont difficiles à électrifier, contribuant ainsi à la décarbonisation des secteurs à forte consommation d’énergie.
Collaboration avec Enel sur les mini-réacteurs
Ansaldo Nucleare n’est pas seul dans cette aventure. Parmi les collaborations les plus importantes, citons celle avec Enel, qui vise à identifier les meilleures solutions technologiques pour construire les premières centrales SMR dans les premières années de la prochaine décennie. Cet axe stratégique vise à développer une technologie nucléaire durable et flexible, capable de garantir une production d’énergie stable et sûre.
Les réacteurs de génération IV et la course à la fusion nucléaire
La feuille de route d’Ansaldo Nucleare ne s’arrête pas aux SMR. Après 2040, selon M. Gentile, l’entreprise prévoit de développer des réacteurs de génération IV, capables de fonctionner à des températures et à des rendements plus élevés et d’utiliser du combustible usé, réduisant ainsi la quantité de déchets radioactifs à éliminer. Cette technologie pourrait marquer une étape cruciale vers un avenir plus durable, en jetant les bases de la prochaine frontière dans la production d’énergie : la fusion nucléaire, attendue à partir de 2050.
Le projet Alfred et le réacteur refroidi au plomb liquide
Parmi les initiatives les plus ambitieuses d’Ansaldo Nucleare figure le projet Alfred, lancé en 2006. Ce réacteur, premier démonstrateur du réacteur rapide refroidi au plomb, est le fruit d’une collaboration européenne et sera construit en Roumanie par le consortium Falcon, qui implique non seulement Ansaldo Nucleare, mais aussi l’ENEA et l’Institut roumain de recherche nucléaire, avec le soutien du SCK-CEN, l’organisme de recherche belge. En juin 2024, Alfred a été présenté à l’Alliance industrielle européenne SMR, confirmant ainsi son rôle central dans le nouveau paysage nucléaire.
Les avantages économiques du nouveau nucléaire
Le nucléaire de nouvelle génération n’est pas seulement un défi technologique, c’est aussi une opportunité économique importante. En 2022, les quelque 70 entreprises italiennes actives dans le secteur nucléaire ont généré un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, avec une valeur ajoutée de 1,3 milliard d’euros et environ 13 500 employés. Sur ce total, environ 457 millions d’euros de chiffre d’affaires et 161 millions d’euros de valeur ajoutée sont directement attribuables au secteur nucléaire, qui emploie actuellement quelque 2 800 personnes.
Un marché potentiel de 46 milliards d’euros pour l’industrie italienne
Les perspectives d’avenir de l’industrie nucléaire italienne sont impressionnantes. Selon les estimations d’Ansaldo Nucleare et de Thea, le marché potentiel de la chaîne d’approvisionnement italienne pourrait atteindre 46 milliards d’euros d’ici 2050, avec une valeur ajoutée de 14,8 milliards d’euros, si l’objectif de 25 % d’électricité européenne produite à partir de sources nucléaires est atteint. Si l’Italie devait rouvrir la porte à l’énergie nucléaire, comme le prévoit le plan national intégré pour l’énergie et le climat (NIPEC), les investissements dans la nouvelle énergie nucléaire pourraient générer des bénéfices économiques supérieurs à 50 milliards d’euros, soit l’équivalent d’environ 2,5 % du PIB de l’Italie en 2023, et créer jusqu’à 117 000 nouveaux emplois.
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