L’Europe face à son destin

Le rapport sur l’avenir de la compétitivité européenne présenté par Mario Draghi à Bruxelles (« The Future of European Competitiveness »), et le rapport sur l’avenir du marché unique présenté par Enrico Letta (« Much More than a Market »), ont depuis un certain temps déjà tracé les grandes lignes des actions à entreprendre pour que l’Europe joue un rôle de premier plan dans le cadre mondial.

Il s’agit d’une tâche difficile mais indispensable, qui devra nécessairement conditionner l’engagement de la prochaine Commission européenne et du prochain Parlement de Strasbourg, et sur laquelle le Conseil de l’Europe et les États membres de l’Union devront se mesurer. Or, force est de constater que les difficultés qui caractérisent la définition de la prochaine Commission ne semblent pas placer ce défi vital sous les meilleurs auspices.

L’un des thèmes stratégiques sur lequel IREFI travaille depuis longtemps avec force et conviction est celui de l’Innovation, ce thème sera au centre des travaux de la prochaine Table Ronde Italie-France des Entreprises d’Innovation, qui se tiendra le 11 décembre à Paris, au siège de Future4Care.

Il s’agira de comparer le Manifeste conjoint Italie-France sur l’innovation avec les lignes d’action annoncées par la nouvelle Commissaire en charge du secteur, Ekaterina Zaharieva, et de tenter sur cette base de mettre en place une action commune de l’Italie et de la France au niveau de L’U.E. avec une série de propositions à soutenir ensemble à Bruxelles.

Entre-temps, des tables rondes sur les infrastructures de transport et de l’énergie se sont tenues à Rome, réunissant tous les acteurs clés de l’action bilatérale des deux pays, qui ont notamment souligné l’importance du Nouveau Nucléaire pour atteindre les objectifs de décarbonisation, et la production à moindre coût des SAF nécessaires au secteur de l’aviation.

En réalité « Tout se tient » et l’intérêt commun des deux pays est toujours de construire des synergies efficaces qui sont de plus nécessaires au développement d’une véritable souveraineté européenne. Il s’agit là d’un objectif essentiel, qui ne peut être atteint qu’en mettant de côté une vision fondée uniquement sur l’intérêt national.

Le Traité du Quirinal a été signé il y a trois ans et on peut dire qu’il est arrivé au moment opportun, lorsque l’Europe était sur le point d’être confrontée à son destin et à son avenir. C’est pourquoi, comme le recommande le texte de l’accord, il faudra agir de manière constructive, coordonnée, et être ambitieux. Le temps presse.