Les élections de fin septembre ont entraîné un changement de direction dans la politique italienne. L’engagement pro-européen et la loyauté atlantique du prochain gouvernement ne sont certainement pas remis en question, mais aux yeux des autres pays de l’UE, l’engagement autoritaire du président Giorgio Mattarella à assurer une transition en douceur par rapport à l’expérience précédente de Mario Draghi est très précieux.
L’action commune de la France et de l’Italie sur de nombreux sujets pertinents, qui a reçu une impulsion décisive de la part du gouvernement Draghi et qui a culminé avec la signature du Traité du Quirinal, ne doit en aucun cas être ralentie, pour le bien même de cette idée de l’Europe sur laquelle les deux pays travaillent depuis un certain temps.
Il faut donc éviter les malentendus, comme ceux, amplifiés par certains journaux, concernant les déclarations de ministres français évoquant la nécessité d’un contrôle et d’une vigilance européenne sur les décisions du prochain gouvernement de centre-droit. Ces déclarations ont reçu des réponses institutionnelles rassurantes qui ont permis de clore rapidement l’incident, mais il convient de porter une attention particulière au vocabulaire utilisé.
Les relations entre la France et l’Italie, à tous les niveaux, sont soumises aux risques d’une proximité qui est souvent une distance, et sur laquelle IREFI a toujours essayé de faire un travail de traduction culturelle.
Il y a des problèmes de vocabulaire, avec des termes qui semblent proches mais qui, dans les deux langues, ont des sens différents. Il y a des poids institutionnels différents qui caractérisent des bureaux qui, dans les deux systèmes, n’ont de similaire que le nom. Enfin, il y a des mots qui, s’ils sont utilisés par l’une ou l’autre partie, peuvent finir par raidir l’interlocuteur.
Ce travail sur le vocabulaire employé est important pour pouvoir se concentrer sur le contenu, sur les questions énergétiques, sur les questions d’infrastructures, sur les questions d’innovation, sur l’union des talents pour créer d’autres champions franco-italiens, en définissant les voies d’un engagement commun sur le système Start Up. Autant de sujets sur lesquels nous devons passer des paroles aux actes, et sur lesquels des résultats importants ont déjà été enregistrés.
La collaboration entre la France et l’Italie est désormais un fait établi sur lequel il n’est pas possible de revenir, ne serait-ce que parce que cela signifierait se détourner de l’Europe. L’aplanissement complet des différences qui viennent de loin est un travail difficile, qui prend du temps et qui nécessitera une habitude de collaboration qui devra se développer dans de nombreux domaines. Certainement, et pour le bien de l’Europe elle-même, il conviendra de combiner la capacité d’organisation française avec l’esprit d’adaptation et de créativité propre à l’Italie.
Fabrizio Maria Romano, Président d’IREFI
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