L‘année 2023 s’approche rapidement de la moitié du chemin, et l’Europe est occupée à définir des lignes de conduite communes sur les questions les plus stratégiques. La discussion sur le Net Zero Industry Act, qui s’ouvrira à la fin du mois à Bruxelles, pourrait donner le pouls de la capacité à trouver une réponse adéquate aux politiques industrielles agressives des États-Unis dans l’Inflation Reduction Act.
Il ne fait désormais plus aucun doute que la capacité de l’Europe à faire face aux défis mondiaux imposés par la confrontation entre les États-Unis et la Chine passe par la capacité à mettre de côté les intérêts particuliers et à penser comme un bloc unique, qui a en lui la capacité de trouver les solutions nécessaires pour créer un avenir indépendant et durable écologiquement pour l’ensemble du continent.
Les perplexités, qui existent sans aucun doute, quant à la plus grande efficacité des politiques industrielles chinoises et américaines, par rapport aux excès réglementaires et bureaucratiques qui ralentissent souvent la machine européenne, même en présence de politiques précises et d’objectifs fixés, doivent nous inciter à trouver des solutions qui renforcent à la fois l’aspect pratique du choix et une vision globale qui ne va pas à l’encontre des idéaux sur lesquels la Communauté européenne est fondée.
Ce sont ces mêmes idéaux qui guident l’action de la France et de l’Italie et qui sont énoncés avec une clarté définitive dans le texte du Traité du Quirinal. La combinaison des talents de nos deux pays peut jouer un rôle fondamental dans la création des conditions d’une Europe indépendante et véritablement souveraine, à caractère multipolaire, et il y a de nombreux domaines dans lesquels cela a commencé à devenir clair et évident.
Les récents accords au niveau interministériel dans le domaine de l’innovation et de la défense commune, et au niveau industriel sur le nucléaire de quatrième génération, qui font suite à des résultats importants et reconnus de la collaboration italo-française dans différents domaines, montrent que, malgré les tensions qui peuvent être générées par des dynamiques politiques qui ne sont pas toujours contrôlables, l’engagement bilatéral à long terme de la France et de l’Italie dans les domaines stratégiques est une évidence. Il s’agit d’un travail, né de la bonne volonté des deux parties, qui profite à chacune d’entre elles et, à travers elles, au projet de l’Europe du futur.
Fabrizio Maria Romano, Président d’IREFI
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