Le thème central pour définir les possibilités d’une véritable souveraineté européenne, à développer dans le futur, est probablement celui de l’innovation. Et c’est certainement l’un des sujets sur lesquels la France et l’Italie devront s’engager ensemble, de la manière la plus convaincue.
Cette centralité s’exprime à juste titre à la fois dans les 17 points de la déclaration conjointe sur la stratégie industrielle commune signée par les ministres Le Maire et Urso en mars dernier, notamment dans ceux relatifs à la nécessité d’une action commune sur le PIIEC, et dans le Traité du Quirinal, qui fait clairement référence à l’importance d’une politique d’innovation commune entre la France et l’Italie dans ses articles 5 et 8.
Il s’agit toutefois de deux systèmes qui, pour fonctionner ensemble, doivent s’aligner sur certains aspects qui tiennent compte de leurs conceptions de base différentes : le système français est vertical, alimenté par des politiques centrales précises et bien planifiées, et par des ressources généreusement garanties par l’État (20 milliards d’euros d’ici 2024) ; le système italien est nécessairement horizontal, et naît de l’initiative des principaux acteurs du secteur qui ne peuvent compter sur un investissement massif de l’État et doivent se « contenter » d’un cycle d’investissement total de l’ordre de 2 milliards.
Le Forum France-Italie des Entreprises et de l’Innovation organisé par l’IREFI, qui se réunit à Rome à l’Ambassade de France au Palazzo Farnese, entend faire le point sur les possibilités et les modalités de cet alignement, mais surtout vérifier les perspectives concrètes de développement d’une véritable Italian Tech capable de faire système, au sein d’un éventuel système intégré d’entreprises, d’écosystèmes de Start Up, de Venture Capital et de soutien institutionnel, en comparaison avec les mécanismes de la French Tech qui peuvent contribuer à sa bonne structuration.
Les entreprises italiennes se tournent de plus en plus vers la France pour leur développement, comme en témoignent les 139 nouveaux projets d’investissement développés au cours de l’année 2022, qui confirment le pays transalpin comme la principale destination des investissements italiens en Europe (61%, dont 23% en Île-de-France), et font de l’Italie l’un des 5 premiers pays investisseurs dans la région. Le problème est de transformer cette tendance consolidée en un véritable système de coopération mutuelle, dans l’intérêt de toute l’Europe.
Fabrizio Maria Romano, Président de l’IREFI
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